CAMEROUN : MIEUX COMPRENDRE LE LOGEMENT SOCIAL

Publié le par Armand-Rodolphe Djaleu

CAMEROUN : MIEUX COMPRENDRE LE LOGEMENT SOCIAL

Comme dans la plupart des pays au sud du Sahara, la question du logement social fait débat surtout chez les habitants dans grandes métropoles, où avoir un logement est tout sauf du pain béni.

Dans l’imagerie populaire camerounaise, parler de logement social, revient à dire que l’Etat a décidé de distribuer des logements à ses citoyens. Normal, dans un pays où, les pouvoirs publics ne font pas assez pour expliquer au plus simple de ses habitants ce que c’est que la politique de la ville, en gros ce qu’est son urbanisation, cette idée ne peut que faire école. Pourtant, en des termes simples, le logement social est un logement aidé par les pouvoirs publics et non un logement donné ni distribué.En clair, c’est un logement agréé par l’Etat et financé par les fonds publics.

Les bénéficiaires des logements sociaux sont prioritairement des citoyens au revenu faible; le coût des logements qui doit être à la portée desdits citoyens tient pour cela compte de la diversité des revenus. Ainsi ce type de logement permet à des ménages modestes de bénéficier des loyers moindres que dans le parc privé. Dans cette logique, C’est donc l’Etat qui fixe les règles, et le prix est inférieur à celui que présente le secteur privé, car subventionné par cet Etat lui-même. Il n’y a pas que l’Etat central, qui finance un logement social, les réservataires, comme les collectivités territoriales c’est-à-dire les communes, les caisses des dépôts et Consignations peuvent également financer un logement social.

De l’avis de certains spécialistes, les logements sociaux doivent disposer des infrastructures sociales de base : desserte, voirie, hôpitaux, établissements scolaires, aires de jeux, marchés, etc. Ils font l’objet d’une procédure d’attribution contrôlée par la puissance publique. Pour cela, le montant du loyer au m2 est limité et le locataire devra passer par une commission d’attribution pour obtenir un logement. C’est cette commission qui va regarder si les candidats répondent bien aux critères fixés, notamment le plafond de revenus.Le logement social est différent de l'habitat économique. L’habitat économique étant pour le moins nanti, en plus clair on utilise le matériau économique.


Cas d’école

Au Cameroun, Paul Biya avait instruit son ministère de l’habitat de mettre sur pied un ambitieux programme gouvernemental expérimental de 10 000 logements et d'aménagement de 50 000 parcelles. Cette initiative qui prend de plus en plus corps, a commencé par un programme d'urgence de 1675 logements dont 500 à Yaoundé et 1175 à Douala. Ces logements des sources du ministère du développement Urbain et de l’habitat, sont destinés : « aux fonctionnaires, aux agents de l'Etat, aux commerçants, bref à tout Camerounais qui aspire à être logé décemment ».

Une commission créé par le Premier Ministre et présidée par Madame le Secrétaire d'Etat auprès du MINHDU, chargée de l'Habitat, avait été mise sur pied. Les critères d’attribution sont disponibles dans le site spécial du Ministère de l'Habitat et du Développement Urbain.Ce programme de logis camerounais est social, parce qu'il a été subventionné à 40% de son coût par le Chef de l'état.

Parler donc de logement social revient à dire que des politiques mettent sur pied des stratégies gouvernementales pour accompagner les camerounais à l’obtention d’un logement, même si dans la réalité des faits il se trouve que cette initiative a des limites.

Ce billet est ma contribution dans le cadre de la campagne #LogementsSociauxCmr.

Merci de suivre la prochaine de Salma Amadore, qui s’interroge sur comment obtient-on un logement social au Cameroun.

Armand-Rodolphe Djaleu

 

Publié dans EDITO

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