Littérature africaine : l’esclavage moderne en vitrine dans « Afriqu’ombre »

Publié le par Armand-Rodolphe Djaleu

Littérature africaine : l’esclavage moderne en vitrine dans « Afriqu’ombre »Littérature africaine : l’esclavage moderne en vitrine dans « Afriqu’ombre »

Le bouquin du panafricaniste Fotsing Nzodjou, en vente depuis quelques semaines, met en branle les concepts d’aliénation et manipulation du berceau de l’humanité.

A première vue le titre de l’ouvrage  peut prêter  à confusion, tant le chef œuvre amène le lecteur à se poser de réelles questions sur  ce continent qu’on dit berceau de l’humanité mais victime de tous les fléaux. AFRIQU’OMBRE, en des termes plus simples, est une Afrique qui n’est plus que l’ombre d’elle-même. Le sous-titre, « Génération Manipulée » de ce livre de 231pages, démontre à souhait comment la génération actuelle vit sous le joug d’une aliénation qui ne dit pas son nom. Raison pour laquelle  son livre est dédié « aux martyrs ancêtres qui ont surtout précédé les africains dans la démarche vers la liberté et que de leur mémoire nous restons confiants ».  In la dédicace (page 05)

Ici, l’auteur entreprend une marche vers son village natal, nourri de la sagesse ancestrale reçue de ses parents, vers l’univers qu’il distingue de l’universel, cet horizontal factice auquel s’accrochent les « mondialistes » bien-pensants et les partisans de ce que nous appelons trivialement le « village planétaire ». Par ailleurs, il nous fait faire un voyage avec plusieurs comparaisons entre sa réalité et cette épaisse fumée aveuglante et impressionnante balancée aux yeux de chaque africain pour l’installer et le maintenir dans l’inconfortable mondialisation clame le panafricaniste.

« Créé des problèmes pour trouver des solutions, maintenir le peuple dans l’ignorance et la bêtise ». Voilà, le ton est donné à travers des récits savamment menés qui, mieux qu’un réveil littéraire africain, permettent à l’auteur de braquer le projecteur de l’analyse sur tel ou tel aspect particulier de la réalité africaine d’aujourd’hui, pas celle d’hier ou d’avant-hier.  Et cela est vrai dans «Sans concept ». Dans le chapitre VII, l’auteur nous dit que : « aucun peuple  du monde ne peut se développer avec les concepts sociétaux d’un autre peuple »

Du chapitre un au dixième chapitre, l’auteur explore les différentes facettes des manipulations donc est victime le continent africain.  Elles ont pour noms : l’aide, la religion, le développement, le complot« La manipulation reste ainsi en marche et ceux qui s’emploient à le faire prospérer sont tapis dans l’ombre de l’oligarchie mondiale et définissent de plus en plus un paradigme où tout concept n’aura de sens que s’il convient à ce qu’ils veulent », lit-on à la page 20 de l’œuvre.

Et ce n’est pas un hasard que l’on soit séduit  par les deux préfaces, estampillées Obambé Gakosso et Benoit Moundélé-Ngollo, deux noms bien connus de la littérature africaine du 21ème siècle.

En gros, dans ces quelques mots dont la modernité nue sonne juste et vrai, pour reprendre les mots de Guy Tirolien, Fotsing Nzodjou met en branle les concepts d’aliénation et manipulation. Il va : « de l’histoire aux humanités classiques Africaines, de la sociologie à l’anthropologie, des concepts manipulés en liant géographie et proposition », pour aller dans le sens de Obambé Gakosso, auteur de la première préface.

 Comme vous le voyez, ce n’est pas un livre de trop pour l’Afrique, l’auteur Fotsing Nzodjou, plus connu sous le pseudonyme de « Sénateur Fotsing, combattant de la liberté », est camerounais, militant panafricain, et afrocentriste. Il est né le 10 janvier 1988 au royaume Bamendjou, dans l’ouest Cameroun.  AFRIQU’OMBRE disponible ce mois de septembre 2017, est publié aux éditions Afrique vision.

 

 

Publié dans KULTUR

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